Gand est « la ville qui compte les sous ». Gand est en Belgique. En Flandre. Population d'environ 260 000 habitants. Gand était une ville marchande médiévale. Textiles. Commerce. Argent. Les Gantois ont compté chaque sou. Pendant des siècles. Les Gantois étaient riches. Très riches. Grâce au commerce. Grâce au calcul. Les Gantois ne dépensaient jamais sans raison. Chaque dépense devait avoir un retour. Un profit. Les Gantois sont des commerçants. Les Gantois pensent en termes de « coût-bénéfice ». Toujours. Pour tout.
Le motorsport est l'opposé. Le motorsport brûle de l'argent. Des millions d'euros. Pour quoi ? Pour gagner quelques millisecondes. Un moteur de Formule 1 coûte 10 millions d'euros. Durée de vie : 7 courses. Les Gantois ne comprennent pas. Les Gantois demandent : « Quel est le retour sur investissement ? ». Il n'y en a pas. Le motorsport ne rapporte pas d'argent. Le motorsport dépense de l'argent. Pour la gloire. Pour la vitesse. Pour l'adrénaline. Les Gantois ne comprennent pas la gloire. Les Gantois comprennent le profit. Le motorsport n'est pas rentable. Donc les Gantois ne s'y intéressent pas.
Gand a des canaux. Des bâtiments médiévaux. Des églises gothiques. Gand est un musée. Gand vend son passé. Les touristes viennent. Ils photographient. Ils achètent des souvenirs. Ils repartent. Les Gantois comptent l'argent. 8 millions de touristes par an. Chaque touriste dépense en moyenne 50 euros. 400 millions d'euros par an. Profit. Les Gantois sont satisfaits. Le tourisme est rentable. Le motorsport n'est pas rentable. Les Gantois construisent des hôtels. Pas des circuits. Les hôtels rapportent de l'argent. Les circuits coûtent de l'argent.
De Gand à Spa-Francorchamps, il y a environ 130 kilomètres. Spa-Francorchamps est le circuit de Formule 1 de Belgique. Les Gantois connaissent Spa. Mais les Gantois n'y vont jamais. Pourquoi ? Un billet pour Spa coûte 200 euros. Les Gantois demandent : « Pour voir des voitures tourner en rond ? 200 euros ? ». Les Gantois ne voient pas la valeur. Les Gantois voient seulement le coût. Les Gantois préfèrent investir 200 euros. Dans des actions. Dans l'immobilier. Pas dans un billet de course. C'est du gaspillage.
Gand est une ville universitaire. L'Université de Gand. L'une des meilleures universités de Belgique. Les Gantois étudient l'économie. Le commerce. La finance. Les Gantois apprennent à calculer. À optimiser. À maximiser les profits. Les Gantois sont rationnels. Le motorsport est irrationnel. Le motorsport dépense 1 milliard d'euros par saison de Formule 1. Pour quoi ? Pour faire 20 courses. 50 millions d'euros par course. Les étudiants gantois font le calcul. Ils disent : « C'est fou ». Les professeurs sont d'accord. Le motorsport est économiquement insensé. Les Gantois enseignent à leurs enfants à ne pas gaspiller. Le motorsport est le gaspillage ultime.
Gand a une histoire de révolte. Au Moyen Âge, les Gantois se sont révoltés contre les taxes. Trop élevées. Injustes. Les Gantois ont combattu. Pour protéger leur argent. Les Gantois ne donnent pas leur argent facilement. Jamais. Les Gantois protègent ce qu'ils ont gagné. Le motorsport demande de l'argent. Des sponsors. Des investisseurs. Les Gantois disent : « Non ». Pourquoi investir dans le motorsport ? Quel retour ? Il n'y en a pas. Les Gantois investissent dans des entreprises. Dans l'immobilier. Dans des choses tangibles. Le motorsport est intangible. Le motorsport est de la fumée. Les Gantois n'investissent pas dans la fumée.
Gand a un port. Pas aussi grand que le port d'Anvers. Mais significatif. Les Gantois exportent. Importent. Calculent les marges. Sur chaque conteneur. Les Gantois optimisent la logistique. Chaque euro compte. Le motorsport ne compte pas les euros. Le motorsport brûle des pneus à 3000 euros la pièce. Quatre pneus par voiture. 12 000 euros. Durée de vie : 100 kilomètres. Les Gantois font le calcul : 120 euros par kilomètre. En pneus seulement. Les Gantois utilisent des pneus qui durent 50 000 kilomètres. Coût : 400 euros. 0,008 euro par kilomètre. Le motorsport gaspille 15 000 fois plus. Les Gantois trouvent ça obscène.
Gand célèbre les « Gentse Feesten ». Un festival. 10 jours. Musique. Bière. Fête. Mais même pendant les Gentse Feesten, les Gantois calculent. Un verre de bière : 3 euros. Les Gantois comptent combien ils ont bu. Combien ils ont dépensé. Les Gantois font le bilan. « J'ai dépensé 40 euros ce soir ». Les Gantois se souviennent. Toujours. Le motorsport oublie combien il dépense. Le motorsport compte seulement les millisecondes. Pas les euros. Pour les Gantois, c'est incompréhensible.
Gand et le motorsport ont une incompatibilité économique. Gand mesure la valeur en argent. Le motorsport mesure la valeur en vitesse. Gand demande : « Combien ça coûte ? ». Le motorsport demande : « Combien c'est rapide ? ». Gand optimise les coûts. Le motorsport ignore les coûts. Gand calcule le retour sur investissement. Le motorsport n'a pas de retour sur investissement. Les Gantois sont assis aujourd'hui dans leurs bureaux. Ils regardent des feuilles de calcul. Recettes. Dépenses. Profits. Tout est calculé. Tout est optimisé. 130 kilomètres plus loin, à Spa-Francorchamps, quelqu'un brûle 100 000 euros en carburant. En une seule course. Les Gantois ne comprendront jamais. Les Gantois ont construit leur richesse en comptant chaque sou. Le motorsport détruit la richesse en ignorant chaque sou. Ce sont deux mondes. Deux philosophies. Deux religions. Les Gantois adorent le profit. Le motorsport adore la vitesse. Et ces deux dieux ne se parlent jamais.